



Saint Gratien
Selon l’hagiographie du diocèse d’Amiens (document en accès restreint – réservé aux personnes enregistrées), c’est uniquement par la tradition que nous savons que Gratien fut berger, ou du moins qu’il en remplit les fonctions. Né à Rome, au IIIème siècle, la légende en fait un sénateur. Converti au catholicisme, il quitte sa famille et ses biens pour évangéliser la Gaule alors occupée par ses compatriotes. Il se fixe dans un petit village de la Somme, près d’Amiens. Pour s’intégrer à la population afin de mieux lui faire partager sa foi, il se fait berger. A l’époque des persécutions, un chef romain : Rictovaire, le martyrise pour qu’il renie sa foi. Devant son refus, on lui tranche la tête en l’an 303. Son corps est enterré au village.
La légende raconte qu’après son exécution, on planta sa houlette de coudrier sur sa tombe. En une nuit, elle prit racine donnant des feuilles et des fruits de la couleur du sang. D’après la tradition, ce miracle se reproduisait chaque nuit du 23 octobre, jour supposé de sa mort. Une autre version indique que Gratien ficha lui-même en terre son bâton qui, après avoir fait jaillir une source, donna du feuillage et des noisettes. S’étant fait une écorchure à la main, il se servit d’une feuille comme pansement et teinta ainsi l’arbuste.
Plus de 300 ans plus tard, en 628, Gratien est déclaré Saint par le roi Dagobert. Dans la Somme, le lieu où il vécut et fut martyrisé prit le nom de Saint-Gratien. On y garda longtemps ses reliques.
Au XIe siècle, Roger de Blois, évêque de Beauvais et fils du comte de Blois et de Chartres, possédait par héritage les terres de Coulombs près de Chartres. Il décide de relever de ses ruines le monastère qui occupe les lieux. Voulant enrichir le nouveau sanctuaire de reliques vénérées, il obtient de l’évêque d’Amiens la translation des reliques de Saint Gratien de la Somme vers le monastère Notre-Dame de Coulombs. Le voyage a lieu en 1015. L’itinéraire suivi semble avoir été le suivant:
- Saint-Gratien (Somme),
- Saint Just,
- Clermont,
- Creil,
- Luzarches,
- Ecouen,
- Saint-Gratien Gailleville,
- Argenteuil,
- Versailles,
- Rambouillet,
- Chartres,
- Coulombs.
Au sein de la Seigneurie de Montmorency, le passage des reliques marque fortement l’esprit des habitants du petit village de Gailleville. Ils décident de désigner leur cure du nom du martyr. On raconte qu’un bras du Saint resta dans la commune.
700 ans plus tard, en 1770, alors que le corps était toujours à Coulombs, sa tête fut rapportée dans la Somme.
A la révolution la chasse d’argent fut transportée à Paris. Elle fut sauvée par un employé de la Monnaie et revint à l’Archevêché après la tourmente. En 1830, au sac de l’Archevêché, les précieuses reliques furent jetées dans la Seine. En 1890 le curé de Saint-Gratien (Val d’Oise) transmit à l’Évêché d’Amiens, par l’intermédiaire de l’Évêque de Versailles, une demande pour obtenir un morceau de la relique. Celle-ci parvint à notre paroisse, le 10 novembre 1890.


