Aimons Saint-Gratien en val d'oise

Patrimoine disparu

La villa - château et le parc du marquis de Custine

L’origine de la propriété d’Astolphe de Custine n’est pas totalement connue. On sait seulement qu’elle vit le jour à la révolution lorsque la terre de Saint-Gratien fut divisée. Le marquis l’acheta à la caisse hypothécaire le 30 juin 1832. Sur cette propriété, une maison de campagne, moitié villa, moitié château, avait été précédemment occupée par la baronne de Neuflize qui s’en était séparée après l’avoir hypothéquée suite au remboursement des dettes d’un membre de sa famille.

Dans son livre, le marquis Albert de Luppé (1893-1870) décrit ainsi la maison : « Construite en 1816, elle est aussi dans le goût italien. Ses dimensions sont modestes. Deux étages sous un grenier. Au premier, trois chambres, dont celle d’Astolphe, meublée d’acajou. Au rez-de-chaussée, une salle à manger, un salon, un petit salon qui sera décoré à la mauresque, une salle de billard et une rotonde. Mais la situation est charmante ; et ces pièces donnent sur un parc qui descend jusqu’au lac. »

La reproduction qu’en fait M. Lecapelain (ici à gauche) est imaginaire. Il n’existe pas, à notre connaissance, de représentation fidèle de cette ancienne demeure.

En 1899, M. Mignon, instituteur, écrit une monographie de Saint-Gratien. Il situe le bâtiment «à l’endroit occupé actuellement par la maison de M. Chartier, entre les rues parallèles d’Epinay et de l’École.»

En 1857, le parc et sa villa reviennent en héritage à Edouard Sainte-Barbe, l’ami du Marquis. Le legs donne naissance à un long procès que la famille de Dreux Brézé intente sans succès à celui-ci pour en obtenir annulation. Le père d’Astolphe, Armand Louis Philippe (1768-1794) avait en effet une sœur, Adélaïde Philippine ayant épousé Henri Evrard de Dreux-Brézé (1770-1829).

Edouard Sainte Barbe meurt l’année suivante sans avoir recueilli la succession. Son testamentaire est le Marquis de Foudras. Enfermé pour dettes à Clichy, il obtient sa libération en 1860 grâce à cette entrée d’argent. Il vend toute la propriété, les meubles, les objets précieux, les tapisseries datant de Louis XV, et une magnifique bibliothèque que le marquis avait promis en don, quelques jours avant sa mort, à Pierre Hemonnot (instituteur à Saint Gratien).

La demeure du marquis fut abattue ; on vendit tous les matériaux, jusqu’aux pavés de la cour d’honneur. Il ne resta que la porte d’entrée et deux lions en pierre placés sur les pilastres de cette porte. Ces deux lions furent vendus en 1899 par Monsieur Domergues qui tenait commerce de charbon à l’endroit même où demeurait le Marquis de Custine.
Le parc fut ensuite loti et vendu aux enchères à la même époque. Monsieur de Foudras avait promis 10.000 Francs à la commune s’il vendait son terrain 5 Francs le mètre. Ce chiffre fut atteint et dépassé, mais la commune ne reçut jamais la somme promise.