Aimons Saint-Gratien en val d'oise

Patrimoine Visible

Le parc Barrachin

En 1901, Marguerite et Jean Barrachin, louent une maison sise au 29 avenue Danielle Casanova pour y passer l’été 1901. Le contrat de location qui inclut terrain boisé et embarcadère sur le lac, est daté du 30 avril. Il entre en vigueur le 15 mai suivant. Plus tard, cette famille d’aristocrates l’achète et lui donne le nom de La Solitude. Ils vivent de leurs rentes ; notamment du rapport du bois dans les Ardennes. La famille y posséde aussi des mines. Père et grand-père étaient connus comme maitres de Forges.

Jean Barrachin décède le 1er septembre 1925. Marguerite continue d’habiter la belle maison avec leurs jumeaux. A son décès, en 1942, ceux-ci se retrouvent seuls et la situation se dégrade. L’habitation devient très vite totalement insalubre ; c’est une vraie forêt vierge !

Le 11 juin 1964 la maison est rachetée en viager par la commune. Le 16 janvier 1975 un incendie ravage la maison. L’un des jumeaux meurt dans les flammes, son frère était décédé 10 ans plus tôt.

La municipalité pense tout d’abord à restaurer les lieux pour en faire un musée. Le projet n’aboutit pas. Deux ans après le sinistre, la maison est entièrement détruite. Une synthèse sur la déchéance des occupants est rédigée en 1995 par Emile Dubuisson, responsable du cabinet d’architecte Ludic chargé de la réhabilitation, à partir des souvenirs de son père. Le rédacteur évoque parmi ses missions, le tri de 500 plaques photographiques. D’autres témoignages complètent le sien : ceux de Jean Brard (cinéaste), Brigitte Dujardin (documentaliste), Mme Durand (mairie de Saint-Gratien), M. et Mme Legrand (connaissance des Barrachin). On évoque des objets magnifiques abîmés par la saleté : jouets mécaniques, vieux phonographes, poupées anciennes, photographies… et des déchets, des épluchures, des excréments, le tout stratifié par des années d’accumulation. A certains endroits, le sol est recouvert de près de 50 cm d’ordures et de sédiments. Les jumeaux (ou les parents avant eux) collectionnaient les jouets anciens. Sachant qu’il fut un temps envisagé de faire de cette maison un musée du jouet, il nous semble légitime de nous interroger aujourd’hui sur le sort de tous ces objets qui, après l’incendie, ont, sans doute, subit la convoitise de maraudeurs bien renseignés.

Pour sa part, le mobilier est entreposé, puis vendu aux enchères. La vente se passe dans les locaux du Centre Culturel du Forum le 26 janvier 1985. Avec les fonds récoltés, la municipalité fait restaurer deux fauteuils et une banquette. Ils sont aujourd’hui utilisés en mairie lors des mariages.

La maison Barrachin (source archives municipales)