Aimons Saint-Gratien en val d'oise

Les personnages

Famille Terré

Hilaire Laurent Terré (photo transmise à notre association par François Terré).

Laurent Hilaire Terré

Laurent Hilaire Terré est né à Loches (Indre et Loire) le 19 octobre 1796. Il a longtemps habité Paris et s’y est marié en mai 1823 avec une américaine, Victorine Mothere (1805-1875). Il fut avocat et présida la chambre des Agréés auprès du tribunal de Commerce de la Seine.

Passionné de pêche et de chasse, il loue tout d’abord, en 1840, une petite maison de campagne non loin du lac. Comme il peut ici pratiquer à volonté ses deux passions, il décide de s’installer définitivement dans la commune et fait construire, un an plus tard, le pavillon du 23 avenue de Soisy (aujourd’hui avenue Danielle Casanova) pour y loger dans le confort sa femme et ses 4 enfants.

Dans le jardin, au milieu d’arbres verts, une volière couverte de chaume et de lierre accueille de nombreux oiseaux d’Europe. A côté de ses talents de dessinateur et de peintre, Monsieur Terré s’occupe en effet d’ornithologie et de taxidermie. Il aime faire visiter ses collections aux amateurs de passage.

Ce n’est qu’à l’âge de la retraite qu’il devient premier magistrat de la commune. Il reste à ce poste entre 1857 et 1871. Hilaire Terré précéda donc Simon Hayem à la mairie. Les deux hommes qui s’appréciaient et se connaissaient bien étaient presque voisins. Emile de Girardin décrit Monsieur Terré comme un philosophe travailleur, cultivé et volontaire.

A l’occasion de la constitution d’Enghien, la commune de Saint Gratien, outre le fait d’être amputée de 37,8 hectares, perd un de ses plus beaux fleurons, à savoir le grand lac et ses abords immédiats. Elle ne garde que le petit lac du Nord. Cette amputation est plutôt mal accueillie par les élus et la population de la commune. Hilaire-Laurent Terré fait alors construire le bassin de l’Ouest, dans le but de compenser la perte du grand lac et de permettre la mise en place d’un débarcadère pour la princesse Mathilde.

C’est durant son mandat que furent construite l’école Jules Ferry et l’église. Il fut le parrain d’une des deux cloches, bénites le 29 mai 1859 en présence de la princesse Mathilde, marraine de l’une d’entre elles.

Laurent Hilaire Terré est décédé à Saint-Gratien le 24 février 1889.

Victorine Mothere est née à la Nouvelle Orléans (Louisiane –USA). Son père « Philibert » Edme Léonard Mothere est originaire, tout comme sa famille, d’Auxerre (Yonne). Il avait lui-même épousée une américaine de la Nouvelle-Orléans, ayant, cette fois, des parents nés sur le sol américain.

La maison d'Hilaire Terré vers 1900 à l'occasion d'une procession de la Fête Dieu (source ASGVO).
François Terré, au centre de la photo, à l'occasion de notre réunion de janvier 2013.

François Terré

Aujourd’hui, la famille Terré a quitté Saint-Gratien, mais elle est encore nombreuse. En janvier 2013, nous recevions Monsieur François Terré, membre de l’Académie des Sciences Morales et Politiques et arrière-arrière-petit-fils de notre ancien maire. Pendant deux heures, il nous a retracé l’histoire de sa famille en s’attardant particulièrement sur les destins de sa tante, la grande résistante Hélène Terré et de son arrière-grand-père, Edouard.

Voici tout d’abord reprise du site de l’Académie, quelques éléments de la biographie de François Terré :

François Terré est né le 23 juillet 1930 à Paris. Il a été élu à l’Académie des Sciences Morales et Politiques, le 11 décembre 1995, dans la section Législation, Droit public et Jurisprudence, au fauteuil laissé vacant par le décès de Suzanne Bastid.

Agrégé de droit privé, docteur en droit et licencié ès lettres, François Terré a d’abord été avocat à la cour d’appel de Paris (1954-1957). Mais c’est ensuite vers l’enseignement que le pousse sa vocation. Après avoir été chargé de cours à la faculté de droit de Strasbourg (1955-1957) et avoir obtenu l’agrégation, il est détaché à la faculté de droit du Cambodge de 1957 à 1959. Il enseigne ensuite à la faculté de droit de Strasbourg (1959-1963) ; de Lille (1963-1968), de Nanterre (1968-1969), puis de Paris II Panthéon-Assas, depuis 1969. François Terré a également exercé la fonction de conseiller technique au cabinet de Jean Foyer, ministre de la Coopération puis garde des Sceaux (1960-1962 et 1962-1967). Il a été membre de la commission de réforme du code de procédure civile (1965-1975).

Il préside l’Association française de philosophie du droit depuis 1983 et dirige les Archives de philosophie du droit depuis cette même date

 

Maison de retraite des artistes français à Montlignon (fondation Armand Hayem) - photographie de presse / Agence Rol - 1908.
Le Général de Gaulle remet le fanion des Volontaires françaises au capitaine Hélène Terré à Londres, le 12 novembre 1942.

Hélène Terré

Hélène Terré, née le 26 avril 1903, est issue d’une famille d’industriels de la Haute-Saône qui développe, dès le début du XVIIe siècle, une exploitation de papèterie. Arrière-petite-fille d’Hilaire Laurent Terré, elle est la quatrième et dernière fille de Laurent Terré, un commandant de l’Armée de Terre et de Jeanne Marguerite Delasalle.

Avant-guerre, par goût de la littérature et des beaux livres, mais aussi pour assurer son indépendance économique, Hélène crée une société d’édition, : « Ariel ». Elle y travaille pendant sept ans et réalise pour la Nouvelle Revue Française une édition des œuvres complètes de Paul Valéry, ce qui la conduira à travailler souvent avec l’auteur. Cette période lui permet de donner libre cours à ses talents artistiques. A ses moments de liberté, elle peint et joue du violon.

Engagée en 1939 dans l’armée française, Hélène Terré fait partie des 6600 femmes, majoritairement ambulancières dans les « Sections Sanitaires Automobiles », les « SSA ». Après l’armistice elle rejoint Londres et s’engage dans les Forces Françaises Libres.

En 1941, le Général de Gaulle lui confie le commandement du Corps Féminin des Volontaires Françaises, plus souvent appelé « Corps féminin ». Elle a alors 200 femmes sous ses ordres.

Devenues peu à peu plus nombreuses, les volontaires ont souvent l’occasion de défiler officiellement. Elles participent à la parade de la fête de Jeanne d’Arc et du 14 Juillet, aux messes militaires en la cathédrale de Westminster, aux revues à Hyde Park, etc.

À l’automne 1943, à la demande du Général de Gaulle, elle rejoint Alger où se trouve le gouvernement provisoire. Elle est nommée au grade de Commandant.

Elle crée, en avril 1944, le corps des Auxiliaires Féminines de l’Armée de Terre (AFAT) et transfert son état-major, en septembre 1944, au Ministère de la Guerre à Paris. Pour la première fois, toutes les femmes servant sous le drapeau de la France Libre appartiennent à une entité précise. Elles seront près de 4 000 en 1943 et 15 000 à la fin de la guerre.

Démobilisée en 1947, après avoir effectué des missions d’inspection en particulier en Autriche et en Indochine, Hélène Terré s’occupe de liaisons et d’échanges entre les enseignements supérieurs américain et français et effectue des tournées de conférences dans les universités américaines.

Hélène Terré, mariée à Louis Bourdet engagé FFL (Force Française Libre), eut deux enfants.

A l’heure de la retraite, elle retrouve ses origines ancestrales et se retire à Plan-cher-Bas (Haute-Saône), où tout le monde l’appelle familièrement Linette. Profondément croyante et pratiquante, elle prend une part active à la vie paroissiale locale, où elle enseigne notamment le catéchisme. En 1990, son état de santé l’oblige à se retirer dans une maison de retraite à Paris où elle s’éteint, le 11 novembre 1993. Elle avait 90 ans.

Le 21 janvier 1994, une cérémonie en son souvenir eut lieu à l’Hôtel des Invalides, en présence de nombreuses anciennes de la France Libre.

Le Commandant Hélène Terré était titulaire des décorations suivantes : Chevalier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre (3 citations dont l’une avec palme), Médaille de la Résistance Française, Médaille de la France Libre, Officer Legion of Merit (USA).

L’écriture de la biographie d’Hélène Terré a été possible grâce aux informations fournies par le forum HistoQuiz (ici) où l’on retrouvera aussi de nombreuses photos.

(photo transmise à notre association par François Terré)

Edouard Terré

Petit-fils d’Hilaire Laurent Terré (1786-1889) et de Marie Félicité Motheré (1805-1875), Laurent Philippe Edouard Marie Terré (1859-1927) était militaire et poète amateur. Alors qu’un certain nombre de ses écrits sont des hommages à son corps d’armée, nous avons, dans le numéro 7 de notre revue, préféré retranscrire un poème plus familial (voir ci-dessous), composé à Néris-les-Bains (Allier) et offert à Mesdemoiselles Chomayon (?).