Aimons Saint-Gratien en val d'oise

Les personnages

Eugène Giraud (source photographique: Art Renewal Center)

Eugene Giraud

Le peintre graveur Pierre François Eugène Giraud nait à Paris le 9 août 1806. Avec son frère, Charles (1819-1892) ils sont les artistes attitrés de la princesse Mathilde et ses maîtres en peinture.

Vivant à une époque de fastes somptueux, Eugène Giraud fréquente Gros, Delacroix, Gérard, Ingres, Lucien Doucet, Claudius et Gustave Popelin, Hébert, tous de tempérament différent. En 1826, il reçoit le prix de Rome. Il est, avec Nieuwerkerke et Popelin, le grand ami de la Princesse Mathilde. Fréquentant ses salons par l’intermédiaire de Delacroix, il y rencontrera Chopin, Georges Sand et Jules Janin. Il connaît aussi le marquis de Custine.

La princesse Mathilde lui fait construire une chaumière avenue Mathilde. Il aime y recevoir ses nombreux amis. Alfred de Musset y passe plusieurs étés. En 1861, le peintre exécute un portrait de la princesse qui est visible au musée national du château de Compiègne.

Après la défaite de 1870, Eugène Giraud tombe malade mais retourne toujours à Saint Gratien. Il est meurt à Paris en 1881.

Un grand tableau représentant le portrait en pied de la princesse est visible dans le hall d’accueil de la Mairie de Saint Gratien. C’est le prince Napoléon, neveu de la Princesse, qui en fit don à la commune, en février 1904, peu après la mort de celle-ci.

Joachim Kuhn nous raconte l’histoire de ce pastel : La princesse avait manifesté le désir d’être peinte par Giraud comme la Pompadour l’avait été par Latour, c’est à dire au pastel, en pied et grandeur naturelle. Giraud affirma qu’on ne trouverait pas dans tout Paris une feuille de papier suffisamment grande. Elle s’adresse à Londres et un beau matin, arriva une feuille de deux mètres de haut sur un mètre et demi de large. Lorsqu’il allégua qu’on ne pourrait jamais se procurer de verre des dimensions du papier, elle fit venir un vitrier qui s’engagea à fournir la glace désirée, et quand il objecta qu’il n’était pas à l’aise pour travailler dans l’atelier de la Princesse, ajoutant que seule l’écurie était assez grande pour l’exécution de ce travail, mais qu’il ne pouvait guère peindre la princesse à l’écurie, Mathilde fit débarrasser ce bâtiment séance tenante ; elle le rendit habitable en y faisant apporter des sofas, des fauteuils, des livres et un piano à queue et dans ces conditions. Giraud fut bien forcé de se rendre.

Portrait de la princesse Mathilde par Eugène Giraud (Musée national du château de Compiègne)